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                        Raymond et Lucie Aubrac face au Jury d'honneur : vérités à géométrie variable
                        par Anne Merlin-Chazelas
                        historienne et journaliste, chercheuse honoraire au CNRS           
Attaqués sur ce point dans un ouvrage de M. Chauvy, en 1997 si ma mémoire est bonne, ils ont fait appel à un jury d'honneur, ce que la presse rappelle discrètement, en indiquant que ce jury les aurait totalement absous. Or, si ce jury, présidé par M. François Bédarida, historien, alors directeur de l'Institut d'Histoire du Temps présent, laboratoire propre du CNRS qui a absorbé l’Institut de Recherches sur la seconde guerre mondiale, et directeur de recherches de cet organisme, homme de gauche peu sensible aux arguments de la droite contre des résistants, a bien estimé que les accusations de trahison portées contre M. Aubrac par Barbie et relayées par Me Vergès n’étaient pas fondées, pas plus que certaines insinuations de M. Chauvy, il n’a cependant pas entièrement conclu en faveur de M. et Mme Aubrac : un de ses membres s’est, entre autres interrogations, demandé comment " un homme comme vous [M. Aubrac] qui contrôle son langage, peut-il avoir oscillé sans cesse entre le fait de dire tantôt : ‘non, je n’ai pas été reconnu comme Aubrac’ et ‘oui, j’ai été identifié’ ".
            
            Un exemple
            Lucie Aubrac a affirmé à plusieurs reprises (la première fois en septembre 1945) qu’elle avait fait évader son mari de l’hôpital de l’Antiquaille le 24 mai 1944. Or, s’il y a bien eu une évasion à cette date de cet hôpital, Raymond Aubrac n’en a pas bénéficié : en effet, arrêté, sous le nom de François Vallet, le 15 mars 1943, lors d’une réunion de résistants, il avait été libéré le 10 mai 1943. Raymond Aubrac lui-même l’a reconnu à plusieurs reprises, y compris lors d’une audience où sa femme devait répéter sa version inexacte des faits ; Henry Frenay, dès le 13 juin 1943, le dit aussi ; en atteste surtout l’avis de mise en liberté, sur ordre de M. Cohendy, juge d’instruction, signé le 10 mai 1943 par le gardien-chef de la prison de Saint-Paul.

            Raymond Aubrac a d’ailleurs déclaré qu’il était un des organisateurs de la fameuse évasion, dont devaient bénéficier trois résistants, dont Kriegel (-Valrimont) et non pas qu’il était l’un des évadés.

            Il existe également des contradictions dans les différentes versions que Mme Aubrac donne du second de ses exploits : l’évasion de son mari, arrêté à nouveau à Caluire, d’un fourgon cellulaire attaqué par la Résistance, en octobre 1943. Là aussi, d’autres témoignages et des documents d’archives la contredisent.

            Il y a donc eu un "jury d'honneur", présidée par M Bédarida (1926-2001) et composée, essentiellement de gens de gauche, résistants et/ou historiens, réunis avec, à l'origine, un préjugé favorable au couple Aubrac.
            Or ce jury d'honneur, sans entériner la version de la trahison, s'est en fin de compte montré fort sévère pour le couple Aubrac : voici comment s'est exprimé M. Bédarida, s'adressant au couple Aubrac.
            
            Il y une autre face de Raymond et Lucie Aubrac qui reste cachée, on se demande bien pourquoi. Pendant des années, j'ai envoyé l'information aux journaux et revues où je trouvais un article à la louange du couple Aubrac, article prenant leurs mensonges pour argent comptant. Je n'ai jamais eu de réponse, et bien sûr jamais les informations suivantes n'ont été publiées.

            Le couple Aubrac, et surtout Lucie Aubrac, a consacré ses dernières années à des circuits de conférences (rémunérées ? je n'en sais rien) où ils racontaient en long et en large leur action (modeste mais réelle) dans la Résistance, mais surtout leur comportement héroïque au moment de l'arrestation de Jean Moulin, ils auraient résisté à la torture, organisé l'évasion au péril de la vie de Lucie, etc.

            Or tout cela est faux : Raymond Aubrac a été libéré quelques jours après son arrestation et les aventures que se prête Lucie Aubrac sont imaginaires. Certains ont même pensé que ces mensonges masquaient une réelle trahison.
François Bédarida
(1926-2001)
            "François Bédarida concluait, s’adressant à M. et Mme Aubrac :
" Votre stratégie, destinée en principe à perpétuer l’image de la Résistance, me paraît à terme désastreuse ... Pourquoi ? parce que si, sous couleur de rendre le passé plus vivant, on se met à l’enjoliver, à broder, voire à inventer des récits, au lieu de s’en tenir fidèlement et rigoureusement aux données de fait, alors on s’expose à un très grave choc en retour ".    
            Mme Aubrac s'est excusée sur "sa mémoire défaillante", ce qui rend étrange le fait qu'elle ait, par la suite et pendant des années, continué à aller d'école en collège et de salle de conférence à amphithéâtre, porter un témoignage comme étant une "mémoire vivante".

            Je crois qu'il convient de rappeler que si Mme Samuel dite Aubrac et son mari ont été d'authentiques résistants, les exploits qui leur sont attribués sur leur propre témoignage sont au moins sujets à caution.
            Mme Lucie Aubrac, elle, a dû reconnaître sa " mémoire défaillante " et François Bédarida concluait, s’adressant à M. et Mme Aubrac :
            " Votre stratégie, destinée en principe à perpétuer l’image de la Résistance, me paraît à terme désastreuse ...
            Pourquoi ? Parce que si, sous couleur de rendre le passé plus vivant, on se met à l’enjoliver, à broder, voire à inventer des récits, au lieu de s’en tenir fidèlement et rigoureusement aux données de fait, alors on s’expose à un très grave choc en retour ".
 
            Il suffit de comparer les témoignages apportés en diverses occasions par Lucie Aubrac, les premiers en 1945, entre eux et avec ceux de son mari, et aussi avec les pièces officielles extraites des archives pour constater que Mme Aubrac était, pour le moins, brouillée avec la vérité.
Raymond Aubrac
     1914-2012
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Introduction:      Raymond  et Lucie Aubrac: les dignes successeurs de Sartre et Beauvoir
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            Stéphane Courtois :        "Raymond Aubrac était un agent communiste"
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            Jean-Gilles Malliarakis : "Mensonges staliniens sur la tombe d'Aubrac"
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